Héliogabale ou l’Alchimiste couronné (Nouvelle parution – décembre 2024)

Je suis ravi de vous annoncer la publication de mon ouvrage Héliogabale ou l’Alchimiste couronné, un livre de 350 pages paru aux éditions Philomène Alchimie. Ce projet, magnifiquement illustré par une couverture signée du peintre Katonas Asimis, occupe une place particulière dans mon parcours. Bien qu’il ne soit probablement pas le plus accessible de mes écrits sur Artaud, c’est sans doute celui qui m’a demandé le plus de temps et auquel je suis profondément attaché.

À mes yeux, ce livre est avant tout politique : il dépasse les catégories préconçues et résiste à toute tentative de récupération idéologique. J’ai voulu y montrer que les valeurs ne sont pas des abstractions figées et indépendantes. Elles naissent de nos choix, et nous sommes responsables des forces qu’elles mettent en mouvement ainsi que des conséquences qu’elles engendrent. La question cruciale n’est pas tant de définir ce qui est juste ou humain, mais de se demander si nous avons réellement la volonté de l’être.

Notre monde ne peut plus se construire sur des nationalismes, des idéologies ou des drapeaux nourris par des passions ou des blessures héritées. Il doit se réinventer autour de principes universels tels que la fraternité, la liberté, l’égalité, non pas comme un simple slogan nationaliste, mais comme une réalité incarnée, que l’on retrouve naturellement dans des sociétés plus simples, comme celle des Tarahumaras. Cela exige de nous une vigilance constante, une ouverture d’esprit et une capacité permanente à nous remettre en question, où le bon sens prime toujours sur les dogmes.

Quant à Héliogabale, s’il fascine par sa créativité et son imagination débordantes, il reste un être tyrannique, égoïste et capricieux – bien loin d’être un modèle. Artaud (du moins jusqu’en 1937) l’a toujours affirmé : la cruauté n’a pas sa place dans la vie réelle. Selon lui, toute révolution matérielle doit être précédée d’une révolution de l’esprit, animée par une vitalité frôlant la cruauté, mais qui s’exprime non pas de manière réaliste, mais poétique, à travers le théâtre et la littérature.

Héliogabale n’est pas un exemple à suivre, mais, à l’image de la peste, un symptôme. Un symptôme à la fois cruel et naturel, qui agit comme un rééquilibrage pour toute société sombrant dans la paresse et le conformisme dès qu’elle néglige de nourrir sa flamme intérieure. Pourtant, par la fascination qu’il exerce et le déconditionnement qu’il opère dans les esprits, il ouvre la voie à une catharsis que nous pouvons transformer en une force capable de révéler notre potentiel révolutionnaire. Des figures comme Héliogabale ou Cenci ne montrent pas un chemin à emprunter, mais éveillent en nous des émotions et des perspectives inattendues, nous rappelant que tout est possible et que rien n’est figé dans des réalités fixes ou prédéfinies. Ces personnages théâtraux nous bouleversent, nous réaniment et nous rappellent que reprendre en main notre destin est à notre portée, que la réalité dans laquelle nous vivons dépend avant tout de notre volonté. Avec discernement, cette prise de conscience peut contribuer à rendre notre monde moins corrompu, moins rigide et, surtout, plus juste.

Pour commander : https://www.editionsphilomenealchimie.com/…/heliogabale…—ilios-chailly/

P.S. N’hésitez pas à télécharger gratuitement en PDF sur ce site le n°9 de la revue Écho Antonin Artaud, consacré à Artaud et Héliogabale.


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