
Les 30 et 31 juillet prochains, les universitaires Stephen Barber et Matt Melia organisent une série de conférences de deux jours consacrée à l’œuvre d’Antonin Artaud, à l’Université de Kingston, au sud-ouest de Londres.
Cet événement réunira des universitaires de renom qui analyseront divers aspects de l’œuvre d’Artaud. Des lectures de traductions récentes et à venir de ses livres seront effectuées par Stuart Kendall, Joel White, Paul Buck, Peter Valente, Martin Bladh et Stephen Barber. En outre, les participants auront l’occasion de visionner des films, tels que “Le dyptique Artaud” d’Ioli Andreadi et Aris Asproulis, ou “The Island of Illusion” de Giorgos Galanopoulos, retraçant le voyage d’Artaud aux îles Aran.
La revue Écho Antonin Artaud prévoit de publier un compte rendu de cette conférence dans son 9e numéro de septembre, rédigé par François Audouy et peut-être par Katonas Asimis, tous deux présents lors de l’événement. La participation aux conférences est gratuite, mais l’inscription est obligatoire via Eventbrite. Pour réserver votre place et consulter le programme détaillé, veuillez cliquer sur ce lien.
https://www.kingston.ac.uk/events/item/4336/30-jul-2024-antonin-artaud-new-critical-reflections/.
Le programme est également disponible dans le numéro 8 de juillet de la revue Écho Antonin Artaud.
L’interview
La revue Écho Antonin Artaud a eu l’honneur d’interviewer brièvement les organisateurs de la conférence, Stephen Barber et Matt Melia.
- Pouvez-vous nous parler de votre parcours avec Antonin Artaud et de l’origine de ces journées de conférences ?
Stephen Barber :
J’ai passé cinq ans à étudier l’œuvre d’Artaud à Paris dans les années 1980, en me concentrant sur ses projets radiophoniques. Pendant cette période, j’ai rencontré ses médecins, comme Gaston Ferdière, ainsi que ses collaborateurs et amis, tels que Paule Thévenin. Par la suite, j’ai publié plusieurs ouvrages sur Artaud dans les années 1990 et 2000. J’ai donné de nombreuses conférences à Paris, dont la plus récente a eu lieu au Musée Picasso en octobre dernier. La dernière conférence que j’ai organisée a eu lieu à l’Institute of Contemporary Arts de Londres en 1996, avec des contributions de Patti Smith, Pierre Guyotat, Alejandro Jodorowsky, David Bowie, et d’autres.
Matt Melia :
Mon intérêt pour Artaud a commencé en 2001 lors de mon doctorat à Kingston sous la supervision de Stephen. J’ai travaillé sur “Architecture et cruauté dans les écrits d’Antonin Artaud, Jean Genet et Samuel Beckett”. Depuis, j’ai écrit sur l’influence d’Artaud dans la culture populaire, notamment sur “The Scream”, et dans le travail du réalisateur Peter Strickland. Ces dernières années, mes recherches se sont concentrées sur Ken Russell et Stanley Kubrick. Je suis donc ravi de revenir à Artaud et de collaborer avec Stephen sur ce projet.
- Pouvez-vous décrire le contenu de ces deux jours de conférences ?
Stephen Barber :
Les conférences précédemment organisées se concentraient sur les réactions des artistes à l’œuvre d’Artaud. Depuis, des avancées significatives ont été faites dans les approches théoriques et conceptuelles de son travail, notamment à travers l’image et le texte (après les expositions des dessins d’Artaud à New York, Vienne, Paris, etc.), des théories sur ses préoccupations microbiennes et corporelles transmutantes, ainsi que les réponses d’artistes et écrivains féminins et transgenres, et l’influence de la culture numérique. De nouvelles recherches ont également révélé des aspects inconnus de la vie d’Artaud, tels que ses voyages et ses incarcérations. Cette série de conférences explorera un tout nouveau regard sur l’œuvre d’Artaud.
Matt Melia :
Le programme est riche et varié. Il comprend un large éventail de discussions et d’approches critiques contemporaines sur les traductions d’Artaud, son voyage au Mexique, son héritage culturel, et bien plus encore. Il met également en avant le travail de créateurs – réalisateurs et artistes sonores – influencés par Artaud. Ces créations, conceptualisées comme des “interventions” artaudiennes, ponctueront les présentations et les discussions.
- Avez-vous de nouveaux projets futurs liés à Antonin Artaud ?
Stephen Barber :
J’ai récemment édité une série de traductions anglaises des dernières œuvres d’Artaud pour l’éditeur Diaphanes, incluant mes propres traductions de ses fragments et interviews de journaux de 1947-48. Le dernier livre de cette série est une traduction complète de “Suppôts et Suppliciations” (Watchfiends and Rack Screams en anglais). Initialement traduit par Clayton Eshleman, décédé en 2021, il est actuellement achevé par Catherine Petit et Paul Buck. Nous prévoyons également d’organiser d’autres événements à l’avenir en lien avec Artaud.
Matt Melia :
Nous prévoyons de publier les actes de la conférence, qui incluront les textes lus lors de cet événement, ainsi que des contributions d’auteurs n’ayant pas pu se rendre à la conférence, des images de films et de nouveaux matériaux de recherche. Nous espérons que cela marquera le début d’un projet plus vaste, consolidant un réseau de chercheurs et de créateurs influencés par Artaud.
Traduction de l’anglais en français : Eleni Politou


