René Félix Allendy

René Félix Allendy est né le 19 février 1889 au 68 avenue Kléber, dans le 16e arrondissement de Paris. Fragile depuis sa plus tendre enfance, il a été éduqué chez les frères maristes. À 14 ans, une diphtérie sévère le paralyse complètement durant un mois, mais par la suite, sa santé s’améliore progressivement. À 18 ans, souhaitant satisfaire ses parents, il entame des études de médecine. En 1909, à l’âge de 20 ans, il voyage en Russie et, à son retour à Paris, se lie avec diverses sociétés secrètes. Le 12 novembre 1912, il défend sa thèse de doctorat intitulée “Alchimie et la Médecine”. Huit jours plus tard, il épouse Yvonne Nel-Dumouchel. Pendant la Première Guerre mondiale, le Dr Allendy est victime d’une attaque au gaz et développe la tuberculose, ce qui nécessite un traitement au sanatorium de Gorbio.

Le 21 janvier 1914, le Dr Allendy devient franc-maçon et rejoint la loge L’Étoile Polaire à l’Orient de Paris du Grand Orient. En février de cette année, il publie “Magie d’hier – Médecine d’aujourd’hui” dans Psychic Magazine. En 1919, après le décès du père d’Yvonne, il ouvre un cabinet au 67 rue de l’Assomption, dans le 16e arrondissement. « Leur maison devint bientôt un rendez-vous d’avant-garde où se retrouvait, sous l’égide du progrès et de la révolution des esprits, une partie de l’intelligentsia (…) Ces réunions amusaient Yvonne qui aimait les mauvais garçons », écrit Marguerite Frémont dans “La Vie du Dr René Allendy”. C’est ici que, selon Anaïs Nin, « le cabinet sombre du Dr Allendy était rempli de chats, de plantes exotiques, de tentures et de vieux meubles chinois. »

C’est en 1920 que le Dr Allendy s’intéresse vraiment à l’homéopathie quand il écrit deux ouvrages : “Le Grand Œuvre thérapeutique des alchimistes” et “Les Principes de l’homéopathie” ainsi que “La Thérapeutique positive : l’homéopathie”. À cette époque, il écrit aussi divers articles dans la Revue Française d’Homéopathie. En 1922, le Dr Allendy fonde le Groupe d’études philosophique et scientifique pour l’examen des tendances nouvelles à la Sorbonne, où dans les années 30, Artaud et Gilbert-Lecomte seront chargés d’animer des conférences. L’intérêt du Dr Allendy pour l’homéopathie s’inspirait des idées de Paracelse, qui soutenait que les maladies sont guéries par la nature elle-même. Selon lui, la nature identifie et utilise les remèdes adéquats de manière autonome, sans nécessiter notre intervention. Ainsi, le médecin devient un simple accompagnateur de ce processus naturel. Bien que cette méthode soit efficace en médecine préventive, elle peut être limitée dans le traitement de maladies plus sévères. Lise Deharme, par exemple, avait critiqué son mari, Paul Deharme, pour s’être excessivement fié aux conseils du Dr Allendy. Sa déception fut telle qu’après le décès de son mari, elle n’a pas hésité à traiter Allendy de charlatan.

Le Dr Allendy devient membre de la Société Française d’Homéopathie et de 1932 à 1939, il donne des cours d’homéopathie à l’hôpital Saint-Jacques. Du 25 au 29 juillet 1932, se tient à Paris le 10e Congrès quinquennal d’homéopathie. Le Dr Allendy y anime une conférence à la Sorbonne qui marque profondément Antonin Artaud. La consécration du Dr Allendy en tant qu’homéopathe surviendra le 1er août 1939, lorsque le Dr Mondain le proposera comme président national de la Ligue Internationale d’Homéopathie.


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